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L’ONU accuse les responsables saudiens du meutre du journaliste Khashoggi

vendredi 21 juin 2019, par siawi3

Source : http://www.leparisien.fr/international/assassinat-de-khashoggi-un-enregistrement-prouve-la-premeditation-20-06-2019-8097546.php

Assassinat de Khashoggi : un enregistrement prouve la préméditation

Treize minutes avant que le journaliste assassiné n’entre dans le consulat, un proche du prince héritier et un médecin légiste discutaient de la méthode pour démembrer son corps.

Photo : ARCHIVE. La porte d’entrée du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul (Turquie), le 17 octobre dernier. AFP/Ozan Kose

Par J.Cl.

Le 20 juin 2019 à 10h35

Quelques minutes avant l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le 2 octobre dernier, dans l’enceinte du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul (Turquie), deux de ses meurtriers présumés s’interrogeaient sur la façon de dépecer son corps, selon un rapport de l’ONU publié mercredi.

Depuis la fin octobre, la justice turque affirme que l’éditorialiste saoudien devenu critique du roi a été étranglé puis démembré à l’intérieur du consulat, lors d’un rendez-vous pris quelques jours plus tôt pour obtenir les documents administratifs lui permettant d’épouser sa fiancée turque.

Après avoir affirmé ne pas être responsable de la disparition mystérieuse de Khashoggi, et dénoncé une campagne de calomnie à son égard, l’Arabie saoudite a reconnu « un incident hideux », selon les mots du prince héritier Mohammed Ben Salmane, invoquant une bagarre qui aurait mal tourné.
« On va couper les articulations, ce n’est pas un problème »

De nombreux éléments contredisent cette version. Une experte de l’ONU, Agnès Callamard, a pu écouter les enregistrements réalisés clandestinement par la Turquie dans le consulat saoudien. Les extraits qu’elle cite dans son rapport (en anglais, intégralement consultable ici) sont sans équivoque quant à la préméditation de l’exécution, commandée à une « équipe » spécialement arrivée de Riyad à l’aube du 2 octobre à bord d’un jet privé.

Le dialogue rapporté implique Maher Mutreb, conseiller du prince « MBS » et titulaire d’un passeport diplomatique, et le docteur Salah Tubaigy, professeur en médecine légale exerçant auprès du ministère de l’Intérieur. Mutreb est actuellement jugé en Arabie, avec d’autres suspects, dans un procès dont on ignore tout sauf que plusieurs condamnations à mort ont été demandées à l’ouverture des audiences.

À 13h02, treize minutes avant l’entrée de Khashoggi au consulat, Mutreb demande au Dr Tubaigy : « Est-ce qu’on pourra mettre le tronc dans un sac ? » « Non. Trop lourd », répond le légiste. Qui poursuit : « On va couper les articulations, ce n’est pas un problème. Le corps est lourd. D’abord, je coupe sur le sol. Si on prend des sacs plastiques et que je le coupe en morceaux, ce sera réglé. On emballera tous les morceaux ». Puis il s’inquiète : « Mon supérieur n’est pas au courant de ce que je suis en train de faire. Personne ne me protège ».

A 13h39, le bruit strident d’une scie

À l’issue de la conversation, Mutreb demande si « l’animal sacrificiel » est arrivé. À 13h13, une autre voix lui confirme l’entrée imminente de Khashoggi. Après avoir été probablement accueilli par le consul général, le journaliste est conduit au deuxième étage du consulat. Là une voix, probablement celle de Mutreb, lui explique : « On vous rapatrie. C’est un ordre d’Interpol. Interpol demande que vous soyez renvoyé (à Riyad, NDLR) ».

Jamal Khashoggi dément intéresser Interpol et affirme être attendu à l’extérieur du consulat. Le verbatim qui suit montre l’empressement du commando saoudien, qui insiste pour « faire vite », et sa victime, qui s’insurge. Il refuse d’envoyer un SMS à son fils. « Je n’écrirai rien », martèle-t-il à deux reprises.

À 13h33, Khashoggi remarque une serviette. « Vous allez me droguer ? », demande-t-il. « Nous allons vous anesthésier ». Puis des bruits de lutte se font entendre : « Poussez, continuez à pousser ». On n’entend plus la voix de la victime. À 13h39, un bruit strident jaillit. Une scie, selon les renseignements turcs.

À ce jour, le corps du journaliste n’a toujours pas été retrouvé, malgré de nombreuses recherches de la police turque.

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Source : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/khashoggi-preuves-suffisantes-pour-enqueter-sur-le-prince-heritier-saoudien-expert-onu-20190619

Khashoggi : l’ONU juge les preuves suffisantes pour enquêter sur le prince héritier saoudien

Par Le Figaro avec AFP

Mis à jour le 19/06/2019 à 13:22 Publié le 19/06/2019 à 12:28

Photo : Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

Après avoir enquêté sur la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires estime qu’il existe « des éléments de preuve crédibles, justifiant une enquête supplémentaire sur la responsabilité individuelle des hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier ».

Des preuves suffisantes existent pour ouvrir une enquête sur la responsabilité de hauts responsables saoudiens, y compris le prince héritier Mohammed ben Salmane, dans l’affaire Khashoggi, a déclaré mercredi une experte des droits de l’Homme de l’ONU.

LIRE AUSSI - En Arabie saoudite, le prince héritier a tourné la page de l’affaire Khashoggi

Après avoir elle-même enquêté pendant six mois sur la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, la rapporteure spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, Agnès Callamard, a indiqué dans un rapport avoir « déterminé qu’il existe des éléments de preuve crédibles, justifiant une enquête supplémentaire sur la responsabilité individuelle des hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier ».

Elle a mis en garde contre « l’importance disproportionnée accordée à l’identification de l’auteur du crime », soulignant que la justice ne doit pas uniquement établir la responsabilité de l’auteur physique du crime. Une enquête judiciaire « vise également, sinon principalement, à identifier les personnes qui, dans le contexte de la perpétration d’une violation, ont abusé des responsabilités de leur poste d’autorité ou ne les ont pas remplies », fait-elle valoir dans son rapport.

Agnès Callamard, qui comme tous les autres experts indépendants de l’ONU ne parle pas au nom des Nations unies, tient l’Arabie saoudite pour « responsable » de l’« exécution extrajudiciaire » du journaliste et critique du pouvoir saoudien, mort brutalement en octobre à l’intérieur du consulat de son pays à Istanbul.

Après avoir dans un premier temps nié le meurtre, Riyad avait avancé plusieurs versions contradictoires et soutient désormais que Khashoggi a été tué lors d’une opération non autorisée par le pouvoir. L’experte de l’ONU appelle le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à « ouvrir une enquête pénale de suivi sur l’assassinat de Jamal Khashoggi afin de constituer des dossiers solides sur chacun des auteurs présumés ». Le chef de l’ONU « devrait lui-même être en mesure d’ouvrir une enquête pénale internationale de suivi sans qu’un Etat n’ait à intervenir », relève-t-elle.

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Le Figaro avec AFP