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Algérie au FSM 2013 TUNISIE.
Communiqué de presse
lundi 1er avril 2013, par
Communiqué commun d’associations algériennes présentes au FSM :
Paris, le 29 mars 2013.
« Des militantes et des militants algériens empêchés par le pouvoir de participer au Forum social mondial 2013 en Tunisie »
Des militantes et des militants algériens qui devaient participer au Forum social mondial de Tunis ont été bloqués à la frontière algéro-tunisienne. Ce n’est que leur détermination qui leur a permis de poursuivre leur route et de venir participer à notre Forum.
En effet, arrivée à la frontière, cette délégation, qui se composait essentiellement de militants syndicalistes, féministes, jeunes et des droits humains, a été retenue pendant cinq heures dans le poste frontalier algérien d’Oum Tboul, au motif que les bus les transportant n’avaient pas l’autorisation de quitter le territoire.
Le commissaire de police algérien, une fois arrivé sur les lieux, a décidé de laisser passer les deux bus, croyant que c’était une simple caravane touristique se rendant à Tunis. Quelques minutes plus tard, alors que les deux bus sont déjà au niveau du poste de contrôle tunisien, le même commissaire s’y est déplacé personnellement pour demander au responsable tunisien de bloquer leur passage, car, entre-temps, il avait appris le but de cette caravane en recevant des instructions des autorités algériennes de les refouler – « des ordres reçus d’en haut », se contenta-t-il de dire.
Mais c’était compter sans la volonté et la détermination de cette délégation – majoritairement constituée de femmes – de poursuivre son chemin vers Tunis.
Effectivement, les deux bus sont rentrés en Algérie, mais vides : après une assemblée improvisée dans le poste frontalier tunisien, les participant(e)s au Forum social mondial ont décidé de traverser et de continuer leur chemin vers Tunis. Chargés de bagages et armés de volonté, ces derniers ont pu obtenir l’autorisation d’accéder en Tunisie et ensuite de trouver un moyen de transport les conduisant à Tabarka, ville située à une trentaine de kilomètres de là, avant de poursuivre leur route.
En outre, une délégation du SNAPAP a connu la même épreuve au niveau du poste-frontière de Layoun, à Tébessa ; de même, Hacen Ferhati, membre de SOS Disparus, a été refoulé à deux reprises des frontières.
Encore une fois, le pouvoir algérien a démontré à quel point il est allergique à toute opposition démocratique, préférant envoyer une délégation-maison par avions pour représenter faussement les luttes sociales et démocratiques en Algérie.
Aussi, nous, associations algériennes présentes au FSM 2013 Tunisie, signataires de ce communiqué, tenons à dénoncer énergiquement ce genre de pratiques antidémocratiques, qui renseignent sur la nature du pouvoir algérien, et appelons à un rassemblement aujourd’hui devant l’ambassade d’Algérie à Tunis, à 18 heures.
Associations signataires
Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA)
Conseil des lycées d’Algérie (CLA)
Ligue des arts cinématographiques et dramatiques (LACD)
Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ)
Tharwa Fathma N’Soumer
Avec le soutien de
Algériens du Nord pour le changement et la démocratie (ANCD)
Comité international de soutien aux syndicats autonomes algériens (CISA)
Forum des associations des luttes démocratiques de l’immigration (FALDI)
Manifeste des libertés
(Voir article sur le site Maghreb Emergent : cliquer ici)
Communiqué du collectif ACDA (29 mars 2013)
« Solidarité avec les luttes des chômeurs et travailleurs précaires en Algérie »
Le collectif algérien en France Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) soutient les revendications des membres de la Commission nationale de défense des droits des chômeurs (CNDDC) qui réclament le respect de leur droit au travail et de leur dignité.
Le collectif ACDA est solidaire de la manifestation pacifique qui se tiendra à El-Oued, le samedi 30 mars 2013, à l’initiative de la CNDDC, dont elle partage la position exprimée dans son communiqué du 20 mars 2013 précisant qu’aucune des mesures annoncées par le gouvernement après la manifestation de Ouargla du 14 mars n’a de sens en l’absence d’institutions respectant l’Etat de droit.
Depuis sa création, la CNDDC est à l’initiative de plusieurs rassemblements pacifiques de chômeurs. Ces manifestations ont pris une ampleur inédite depuis celle organisée à Ouargla le 14 mars dernier, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Depuis, les tentatives du régime de diviser ou de discréditer le mouvement des chômeurs sont apparues au grand jour. En outre, plusieurs personnes ont été arrêtées récemment à Ghardaïa alors qu’elles manifestaient pacifiquement pour réclamer leurs droits.
L’ACDA considère que ce mouvement est une expression légitime contre le chômage, la précarité et la « hogra » – une conséquence de l’incompétence des gouvernements successifs. L’ACDA est solidaire de ce mouvement et appelle tous les Algériennes et les Algériens à se solidariser avec les luttes des chômeurs.
Paris, le 29 mars 2013.